Ouvrier accidenté : NON il n’est pas coupable et responsable

        

Issoire, le 19 Mars 2018

 Dans son dernier FLASH ESS du 12 Mars 2018, comme dans le dernier CAP EXCELLENCE du 14 Mars 2018 la direction d’Issoire (« responsable » ESS et directeur du site) tape sur les accidentés, et en particulier sur les ouvriers.

 Le responsable sécurité dans son Flash calomnieux du 13 Mars, informe d’un 3ème accident avec arrêt reporté en 2018, accident d’un ouvrier à la SC 15 en Fonderie.

Avant même l’étude 8D, il affirme dans son Mail que celle-ci « montrera certainement que plusieurs déviations ont causé cet accident, notamment Des nouveaux risques non identifiés dans le processus de gestion du changement ; Pas d’analyse des risques avant de gérer une situation non routinière ; Un non-respect de règles. »

PARTANT D’UN TEL CONSTAT, A QUOI BON FAIRE L’ETUDE 8D, SI LE RESULTAT DE CELLE-CI EST DEJA CONNU.

LA DIRECTION A DEJA CONDAMNE AVANT MEME D’AVOIR JUGE AVEC IMPARTIALITE

Dans le dernier Cap Excellence / mot du CODIR, le directeur de l’usine, principal responsable de notre santé et sécurité, en rajoute une couche.

Il y annonce que le début d’année a été semé d’embûches.

Sur la sécurité, il confirme que nous sommes à un niveau inquiétant malgré les efforts et les actions réalisées dans tous les secteurs. Il affirme que trop souvent les règles ne sont pas respectées, les risques ne sont pas perçus et analysés.

Sa communication est la même que celle du responsable ESS : ce n’est pas de sa faute, il fait tout pour nous mettre en sécurité, les responsables sont les ouvriers.

Ces ouvriers accidentés, que l’on ne traite pas comme des victimes du travail qui souffrent, mais systématiquement comme des coupables et responsables.

Pourtant il paraît que nous sommes dans une entreprise à la pointe du social !!!

Une entreprise qui vous parle de « Qualité de Vie au Travail » une entreprise qui licencie gratuitement, qui ne reclasse pas les ouvriers victimes du travail ou du travail posté.

Ces ouvriers qui représentent le plus gros pourcentage de l’entreprise à qui l’on applique un traitement différent des autres catégories.

Nous l’affirmons, il y a dans notre entreprise deux poids, deux mesures :

  • Si l’ouvrier accidenté portait ses gants, il ne portait pas les bons.
  • S’il portait les gants, les lunettes, le casque, il n’avait pas identifié les risques.
  • S’il portait les gants, les lunettes, le casque, en ayant identifié les risques, il n’avait pas respecté les règles.

La liste est longue, la finalité est la même.

Si vous êtes un ouvrier victime d’un accident, c’est de votre faute, même sans étude c’est une affirmation.

Par contre, si vous êtes un cadre ESS par exemple, que vous vous coupez en démontant une pièce que vous n’avez pas à démonter, avec un cutter, outil interdit dans l’atelier sans gants, on passera l’accident sous silence. Parce que  c’est mieux quand on est de la même famille.

Si vous êtes un ouvrier, vous êtes licencié pour beaucoup moins.

Aujourd’hui, nos résultats sécurité sont catastrophiques (62 Accidents déclarés en 2017 à la CPAM), c’est une réalité très inquiétante.

Les principaux responsables de ces très mauvais résultats, sont ceux qui ne se remettent jamais en question.

Ceux qui, sans connaître les outils, le cul dans un bureau, vous expliquent ou tentent de le faire, que c’est toujours de votre faute.

La réalité est que leur politique sécurité faite d’EPI, de pressions, répressions est un véritable échec, que toute la responsabilité de cet échec leur incombe.

Depuis des années ils « pensent » sécurité à notre place, ils n’investissent plus dans des protections collectives, ils ont détruit nos savoir-faire collectifs de sécurité.

Aujourd’hui les résultats sont là, l’accident grave nous pend au nez.

Monsieur le directeur de l’usine, Monsieur le responsable ESS ne rendez pas coupables à votre place, les salariés victimes du travail, ils souffrent déjà beaucoup à cause de votre manque de responsabilité.

Arrêtez de condamner les ouvriers à chaque accident du travail.

Au contraire, mobilisons-nous toutes et tous ensemble, partageons nos savoir-faire sécurité.

Vous ne pouvez pas penser sécurité à notre place.

Vous n’améliorerez jamais notre sécurité ainsi, avec vos communications incendiaires et qui font de vos résultats ESS ce qu’ils sont aujourd’hui, catastrophiques.