Dans un article de communication patronale de notre pauvre presse locale qui ne doit plus rien avoir à se mettre sous la dent, nous avons pu lire que nos dirigeants faisaient dans « l’environnement et le social »
. Pour tondre nos pelouses polluées, ils ont embauché une bande de copines (des chèvres) et de copains (des moutons). Cette joyeuse bande porte des noms sympathiques dont certains sont à retenir : Pastis, alors que l’alcool est interdit dans l’entreprise, Gendarmes, Renseignement… c’est d’actualité avec les contrôles que nous subissons tous les jours du poste de garde, jusqu’au flicage à l’atelier et dans tous les services, pour finir par Ronaldo pour les passionnés de ballon rond
Aux dires du responsable ESS du site, l’appel aux animaux a été fait pour remplacer les machines et pour maitriser les coûts, dans le cadre de l’amélioration de la performance environnementale ?
En réalité et ils l’écrivent, le but de cette démarche est avant tout de maitriser les coûts de l’entreprise. Avant, l’entretien des pelouses de l’usine était fait par des handicapés. Aujourd’hui, comme l’entreprise a atteint les 6% de travailleurs handicapés que lui impose la loi, elle ne paie plus de pénalité et ne fait plus appel aux handicapés pour tondre les pelouses, mais aux chèvres et aux moutons. Vous jugerez de la démarche dite, « environnementale et sociale ».
Le point positif, en les lisant, serait qu’ils ont soi-disant sauvé les pauvres bêtes de la réforme et l’abattage.
• Eux qui réforment à la pelle le personnel d’ISSOIRE, pour inaptitude : 30 les trois dernières années.
• Eux qui abattent les autres avec un licenciement : 12 en 2018, 50 en 5 ans.
Ils ne manquent pas de souffle en nous parlant de social et d’environnement : Dans une des usines les plus polluantes du coin, sur un site qui nous empoisonne tous les jours avec les fumées des laminoirs et des chariots, le chrome VI, le béryllium, l’amiante, les huiles de laminage, le lithium et autres produits cancérigènes
L’usine du bassin d’Issoire la plus touchée par l’amiante, l’usine qui a contaminé des centaines de salariés, morts très jeunes pour certains, veut se donner bonne conscience, veut se redorer le blason en faisant entretenir ses pelouses par les chèvres et les moutons.
L’avantage c’est que ces « salariés » gratuits, seront dispensés de casque, de gants, de lunettes, de bouchons d’oreilles et de chaussure de sécurité. Ils ne subiront pas les pressions récurrentes et journalières d’une partie de l’encadrement. Ils ne feront pas de Burn-out et ne se suicideront pas à cause du travail.
Quand on est responsable même avec des chèvres et des moutons on doit prendre ses responsabilités. Nul ne doit oublier l’histoire et dans l’histoire de notre entreprise il y a les drames, que nous ne passerons jamais sous silence à la CGT.
Et que dire de la dernière communication honteuse, de notre président directeur général qui nous parle des deux tragédies qui ont coûté la vie à deux salariés de CONSTELLIUM. Dans son courrier il nous dit que ces deux tragédies ont modifié à jamais la vie de leurs familles et leurs amis. Il nous parle de deux travailleurs acharnés, expérimentés, engagés et précieux.
Pour finir ils les rendent responsable de leur mort, en nous communiquant qu’ils ont oublié nos règles d’or par leur comportement. Il nous explique, que vivre selon nos valeurs n’est pas négociable (alors que chez Constellium il n’y a pas de valeur). Il nous appelle même dans son courrier à la délation, car pour lui le silence peu tuer. Il va même jusqu’à nous parler de la future mise en place d’un groupe de travail sur le comportement, sur la tolérance zéro, tous les outils qui nous rendront demain à sa place, coupable et responsable comme nos deux camarades décédés dernièrement.
Pour notre organisation syndicale ces propos sont totalement irrespectueux et intolérables.
Nous l’affirmons : avec une telle politique, avec un tel mépris pour le personnel, pour celles et ceux qui perdent leur vie au travail, les chèvres et les moutons sont mieux considérés que les salarié-e-s dans notre usine.
La communication organisée de la direction Constellium ne cachera jamais la réalité.