Issoire, le 17 Mars 2020.
Hier soir, le gouvernement a annoncé à partir d’aujourd’hui et pour 15 jours minimum le confinement du pays, le président à plusieurs reprises nous a dit que nous étions en guerre et que le peuple devait faire fond d’esprit solidaire et de sens des responsabilités en évitant au maximum les contacts entre personnes.
Ce matin en séance extraordinaire du CSE nos dirigeants ont pris la décision de ne pas arrêter la production, c’est irresponsable car nous ne sommes pas des surhommes à Constellium.
D’autant plus, que nous ne sommes pas un site classé importance vitale et que depuis hier 5 nouveaux cas ont été recensés coronavirus ou en contact avec un cas de coronavirus (1 tôlerie, 1MTO, 2ATF, 1 commercial).
Aujourd’hui, notre direction n’a mis en place aucun véritable geste barrière digne d’un temps de guerre, contre le virus et la propagation de celui-ci.
Depuis hier, de nombreuses entreprises ont pris la décision de mettre à l’arrêt les outils de travail. Des grosses (Michelin, PSA, Fiat, Banque de France, des plus petites (ACC, Trelleborg, Rexia) et des très petites qui n’ont pas beaucoup de trésorerie.
Certaines avec le risque d’avoir de grosses difficultés pour redémarrer. Leurs dirigeants solidaires et responsables ont fait le choix entre le FRIC et la santé des salariés et de leur famille.
Notre direction propose le télétravail pour les uns et maintient les autres (ouvriers, Atam) dans les ateliers.
Le gouvernement, qui n’avait pas d’argent pour payer les salariés sans emploi et maintenir notre système de retraite par répartition, va débloquer 300 Milliards, Constellium devrait en récupérer une partie, donc nous pouvons suspendre le temps du virus la production.
Face à une situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles c’est pour cette raison que la CGT a demandé l’arrêt de l’entreprise pour ne pas mettre en danger le personnel. Fo nous a suivi.
Si la direction ne prend pas ses responsabilités, elle devra se justifier en cas de diffusion du virus dans l’usine ou en cas de drames.
Depuis lundi, nous avons pris les nôtres en renvoyant chez elles les salariées de CSE, en annulant la permanence de location des retraités. Nous en ferons de même pour les locations des actifs et les colonies d’été s’il le faut. Cette après-midi nous allons consigner pour danger grave et imminent la situation actuelle, et nous appelons les salariés à faire valoir leur droit de retrait (il vous suffit juste d’informer votre maitrise).
Article L4131-1 (droit de retrait) Le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection. Il peut se retirer d’une telle situation. L’employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection.